Il y a quelques années, je regardais des photos de moi dans la vingtaine, je me suis surprise à me trouver mince, et je me suis fait la réflexion « quand je pense que je me trouvais grosse à cet âge-là ». Et puis je me suis reprise, non je ne me trouvais pas grosse mais l’homme avec qui j’étais m’appelait « ma petite grosse », pour plaisanter disait-il.
Je l’envoyais toujours promener, je répliquais qu’il pouvait aller se faire voir ailleurs, qu’il n’était pas non plus bien foutu, bref, je me défendais.
Cependant le poison faisait son effet, je pensais non pas que j’étais grosse, mais très plantureuse, bien en chair et cela ne me plaisait pas du tout.
Cela me renvoyait à mon adolescence où mon corps changeait, ma poitrine, mes hanches se sont épanouies, mais à la maison j’entendais : « tu n’es pas maigre dis-donc », moi j’entendais en fait :
« Tu es grosse ». Alors que je faisais 1m,65 et pesais 52 kg.
J’ai fait mille et un régimes et j’ai perdu plus d’argent que de poids, je n’aimais pas souvent le corps que me renvoyait mon miroir pendant des décennies.
Aujourd’hui j’ai presque quinze kilos de plus qu’à cette période, la ménopause et une hypothyroïdie étant passées par là. Curieusement je ne me trouve pas grosse, non juste pulpeuse, je fais beaucoup de yoga, je nage aussi régulièrement, mon corps est harmonieux, et ma peau est toujours ferme, en tout cas c’est comme cela que je décide de me regarder, de m’aimer.
Il y a quelques temps un homme m’a dit que j’étais un peu forte, et qu’il suffisait de peu pour que mon corps soit beau. Je l’ai regardé et lui ai répondu qu’il avait du culot étant donné qu’il n’avait pas un corps d’Apollon, il avait même son ventre qui semblait faire une couvade, il était vexé, mais moi cela m’a fait du bien, non pas de me défendre, mais qu’il comprenne que cela n’était pas agréable d’être critiquer.
Il est important de faire la paix avec son image, son corps, son poids, s’accepter tel que nous sommes, avec nos qualités, nos atouts, nos défauts aussi qui font partie de nous, de notre identité.
Le premier accord Toltèque est : « que ta parole soit impeccable », si chacun d’entre nous l’appliquait, nous ferions beaucoup d’heureux et heureuses dans ce monde et nos complexes s’envoleraient. Utopique ?